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Des Haïtiens ramassant des cadavres dans les rues de Port-au-Prince.
PHOTO : AFP / OLIVIER LABAN-MATTEI
Entre le 6 et le 11 décembre, au moins 207 personnes (134 hommes et 73 femmes) ont été exécutées par les membres du gang criminel de Wharf Jérémie, sous le contrôle de Micanor Altès1.
Le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) ont établi que la majorité des victimes étaient des personnes âgées accusées de pratiquer le vaudou et d’avoir prétendument causé la maladie de son enfant. Les autres victimes étaient des membres de la famille des personnes âgées, ayant tenté de fuir la zone, ou des individus soupçonnés d’avoir divulgué des informations sur ces crimes aux médias locaux.
Les victimes ont d’abord été traquées à leur domicile et dans un lieu de culte, puis conduites jusqu’au fief du gang, où elles ont été abattues ou tuées avec des machettes. Après ces meurtres, le gang a tenté d’effacer toutes les preuves, en brûlant les corps ou en les démembrant, pour ensuite les jeter à la mer.
Ces crimes surviennent dans un contexte alarmant de violence et de violations et d’abus des droits de l’homme, impliquant à la fois des gangs criminels, des groupes d'autodéfense, des membres de la population. Des sources crédibles indiquent également l’implication des unités spécialisées de la Police Nationale d’Haïti (PNH). Parmi ces violations et abus figurent des meurtres, des violences sexuelles, notamment des viols collectifs, des enlèvements et des recrutements et trafic d’enfants. Des destructions de bâtiments publics et de propriétés privées ont également été documentées.
Selon le BINUH et le HCDH, depuis janvier 2024, plus de 5.358 personnes ont été tuées et 2.155 blessées, comme une conséquence directe de cette violence. Ce qui porte le total de personnes tuées ou blessées en Haïti à au moins 17.248 depuis le début de l'année 2022.
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