"La résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran", ont annoncé mercredi les Gardiens de la révolution. Une information confirmée par l'organisation islamiste palestinienne, qui accuse Israël d'avoir mené une frappe.
FRANCE 24
Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué dans une frappe mercredi 31 juillet à Téhéran, a annoncé le mouvement islamiste palestinien, accusant de sa mort Israël, pays contre lequel il est en guerre à Gaza depuis près de dix mois.
Chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, la soixantaine, était basé à Doha. Il avait participé mardi à Téhéran à la cérémonie d'investiture du président iranien Massoud Pezeshkian, un réformateur.
L'Iran, ennemi juré d'Israël, est un proche allié du Hamas et du Hezbollah libanais, dont un commandant a été "éliminé" selon l'armée israélienne dans une frappe menée par ses forces aériennes mardi soir dans la banlieue sud de Beyrouth.
"(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas.
Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne, ont annoncé que "la résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et l'un de ses gardes du corps sont tombés en martyrs", selon un communiqué sur leur site d'information Sepah. Ils n'ont pas précisé dans l'immédiat les causes de "l'incident" et annoncé l'ouverture d'une enquête.
Sollicitée, l'armée israélienne n'a pas souhaité faire de commentaire.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné dans un communiqué le "lâche assassinat" du chef politique du Hamas.
Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet "acte lâche ne restera pas sans réponse".
Ismaïl Haniyeh, qui avait rejoint le Hamas en 1987, s'était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l'Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.
Il avait été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, succédant à Khaled Mechaal, et vivait en exil volontaire au Qatar.
Dans son offensive à Gaza, l'armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, dont trois de ses fils et quatre petits-enfants.
Début juillet, l'armée avait dit que "de plus en plus de signes" laissaient présager que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été tué dans une frappe qu'elle avait menée dans la bande de Gaza. Mais aucune confirmation de sa mort n'a été annoncée.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive d'envergure qui a fait jusqu'à présent 39 400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.
Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.
L'Iran ne reconnaît pas l'État d'Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Lors de son discours d'investiture mardi, le nouveau président Massoud Pezeshkian a dénoncé les "crimes" d'Israël dans le territoire palestinien. "Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d'humanité et de tolérance aux autres", a-t-il déclaré en faisant référence aux États-Unis, alliés d'Israël.
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