L’armée israélienne a affirmé avoir visé Mohammed Deif et Rafa Salama, respectivement chef de la branche armée et commandant à Khan Younès du Hamas, présentés comme « deux cerveaux du massacre du 7 octobre », date de l’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.
« Il n’y a pas de certitude qu’ils aient été éliminés l’un et l’autre », a ensuite affirmé le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. « Ces dernières semaines, nous avons identifié des failles claires au sein du Hamas […] L’opération d’aujourd’hui y contribue aussi, qu’importe l’issue qu’elle aura », a-t-il ajouté.
L’insaisissable Mohammed Deif avait annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, le matin du 7 octobre, le début de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ». Avant la frappe de samedi, il avait échappé au moins à six tentatives d’élimination connues.
« L’élimination des chefs du Hamas permet d’avancer vers la réussite de tous nos objectifs », a encore affirmé M. Nétanyahou. « Cela envoie un message de dissuasion à tous les intermédiaires de l’Iran et à l’Iran lui-même. »
« Aucun endroit sûr »
Dans le secteur de la frappe, près de Khan Younès, dans le sud du territoire, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé que 90 Palestiniens avaient été tués « dont la moitié étaient des femmes et des enfants » et 300 blessés dans une frappe aérienne sur le camp de déplacés d’al-Mawasi, révisant à la hausse un précédent bilan d’au moins 71 morts.
Une vue sur le camp de déplacés d’Al-Mawasi
Ce secteur avait été désigné par Israël comme « zone humanitaire ».
« La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas où, selon nos informations, seuls des terroristes du Hamas étaient présents, et aucun civil », a indiqué l’armée, estimant que « la plupart des victimes étaient des terroristes ».
Le Hamas a estimé que les déclarations israéliennes visaient « à masquer l’ampleur de l’effroyable massacre ».
« Il y a eu un tir de drone, puis trois missiles », relate dans le camp frappé d’al-Mawasi, Mahmoud Abou Akar.
« Il y a des gens qui ont perdu des jambes ou des bras partout, c’est une scène inconcevable », décrit, en pleurs, Mahmoud Chahine.
Selon l’UNRWA, agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, environ 1,5 million de personnes se trouvent dans le secteur d’al-Mawasi, à Khan Younès et plus au sud à Rafah.
« L’affirmation selon laquelle les habitants de Gaza peuvent se déplacer vers des zones “sûres” ou “humanitaires” est fausse », a réagi sur X le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. À Gaza « aucun endroit n’est sûr. Personne n’est en sécurité », a-t-il souligné.
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