Westminster, siège du parlement britannique, le 6 juillet 2023 à Londres. © Frank Augstein, AP |
Après la dissolution officielle du Parlement britannique jeudi, les 650 sièges de la Chambre des Communes sont désormais vacants. La course à la succession est lancée en vue des législatives du 4 juillet dans lesquelles l'opposition travailliste se trouve en position de force.
Le Parlement britannique a été officiellement dissous jeudi 30 mai en vue des législatives du 4 juillet, bien parties pour apporter un changement d'ère au Royaume-Uni tant les travaillistes caracolent en tête des sondages devant les conservateurs au pouvoir, selon un article de France 24 avec AFP.
Après 14 ans dans l'opposition, le Labour (centre gauche) se trouve en position de force à cinq semaines des élections et son chef Keir Starmer, un ancien avocat spécialisé dans les droits humains, apparaît comme le grand favori pour prendre la tête du gouvernement.
Incapable d'enrayer la chute de son parti dans les sondages, le Premier ministre Rishi Sunak a tenté de reprendre l'initiative la semaine dernière en convoquant ce scrutin en juillet alors qu'elles n'étaient attendues qu'à l'automne.
Depuis, cet ancien banquier et ministre des Finances sillonne son pays à un rythme frénétique mais a connu un début de campagne difficile, marqué par l'annonce des législatives sous une pluie battante ou par une visite à Belfast dans le quartier Titanic, attirant inévitablement des comparaisons avec le naufrage du célèbre paquebot...
L'effet de surprise n'a pas eu d'effet miracle pour l'instant et la première semaine de campagne n'a pas changé la dynamique en place. Les sondages placent le Labour à 45 % des intentions de vote en moyenne contre 23 % pour les Tories, laissant présager, vu le mode de scrutin à la majorité simple, une très large victoire des travaillistes.
Exode sans précédent
Une nouvelle phase de la campagne s'ouvre avec la dissolution officielle du Parlement élu en 2019, à l'issue d'élections remportées par un Boris Johnson triomphant face au très à gauche Jeremy Corbyn.
Les 650 sièges de la Chambre des Communes sont désormais vacants et la course à la succession est lancée dans les circonscriptions. Quel que soit le résultat, ces législatives s'annoncent comme la fin d'une époque au palais de Westminster après 14 ans de domination des conservateurs.
Quelque 129 députés ont pour l'instant annoncé qu'ils ne se représenteraient pas et n'ont eu que quelques jours pour faire leurs cartons. Parmi eux figurent 77 conservateurs, un exode sans précédent pour un parti au pouvoir.
Certains élus de la majorité ont choisi de jeter l'éponge face à des sondages calamiteux. D'autres, de tous bords, préfèrent se reconvertir ou consacrer plus de temps à leur famille, épuisés par des années plombées par le Brexit, les scandales politiques de l'ère Boris Johnson et généralement une hostilité croissante du public.
Parmi les Tories qui se représentent, certains n'ont pas caché leur agacement d'avoir été pris au dépourvu. Steve Baker, le secrétaire d'État chargé de l'Irlande du Nord, a maintenu ses vacances en Grèce, expliquant qu'il y préparerait sa campagne.
Recentrage
Pour tenter de redresser la barre, Rishi Sunak espère gagner des points au cours des débats prévus avec Keir Starmer, le premier étant prévu mardi soir sur la chaîne de télévision ITV. Il a pour l'instant surtout visé le cœur de l'électorat conservateur, plutôt âgé, en proposant un service national pour les jeunes de 18 ans ou des baisses d'impôts pour les retraités.
Le Labour cherche à profiter de la lassitude du public envers les conservateurs, victimes de leurs incessantes querelles internes, associés au déclin des service publics - notamment de santé - ainsi qu'aux difficultés économiques des deux dernières années, avec une chute du pouvoir d'achat.
Symbole du recentrage méthodiquement opéré par Keir Starmer depuis 2020, ce parti a reçu cette semaine le soutien de 120 personnalités du patronat, autrefois vent debout contre le programme de Jeremy Corbyn.
Cette stratégie a cependant connu un premier accroc cette semaine lorsque Diane Abbott, la première femme noire élue députée et figure de la gauche britannique, a dénoncé la volonté du Labour, selon elle, de lui refuser l'investiture.
Keir Starmer a assuré que le sort de cette responsable politique, qui avait été suspendue l'an dernier pour des propos sur le racisme, n'était pas décidé. Mais le traitement réservé à cette élue très respectée de 70 ans, dont 37 en tant que députée, a suscité de vives critiques.
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