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| Pasteur Calixte Fleuridor est placé à gauche des autres membres du Haut Conseil de Transition (HCT). |
La Conférence des pasteurs haïtiens (COPAH) n’y va pas par quatre chemins pour demander au pasteur Calixte Fleuridor de démissionner du Haut Conseil de transition, selon un article publié par nos confrères du Nouvelliste.
« Nous ne pouvons ignorer les défis considérables auxquels notre bien-aimée patrie est confrontée, en particulier l'insécurité généralisée et les actes de violence impunis perpétrés par des gangs armés. La population haïtienne souffre de manière incommensurable, et en tant que représentant du Haut Conseil de Transition (HCT), sans pouvoir réel, nous pensions qu'au bout de quelques semaines vous auriez rendu le tablier pour ne pas vous rendre complice des actes d'un gouvernement incapable, laissant des gangs criminels massacrer ses concitoyens », écrivent les membres de la COPAH au pasteur Fleuridor.
Dans cette lettre ouverte dont Le Nouvelliste a eu copie, la COPAH se dit profondément préoccupée par l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité et la protection de la population, « laissant les gangs proliférer et semer la terreur » dans le pays.
« En tant que membre du HCT, votre association avec ce gouvernement pourrait être interprétée comme une validation tacite de ses actions. Des lieux de culte chrétien protestant, catholique, vaudou, des écoles, des universités des hôpitaux sont profanés, détruits et incendiés par des bandes criminelles qui continuent d'imposer leur loi pendant que le gouvernement dont vous êtes solidaire espère le déploiement des forces étrangères pour résoudre l'épineux problème de l'insécurité criminelle », ont tancé les pasteurs de la COPAH.
Ils dénoncent aussi dans cette lettre ouverte le kidnapping collectif de religieux et religieuses sans distinction de confession. « Cette situation désastreuse où des femmes et des filles sont violées collectivement, des centaines de personnes sont tuées, des maisons incendiées et plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées. En tant que berger, cette triste réalité ne vous interpelle pas? Êtes-vous utile à quelque chose et pensez-vous pouvoir changer le cours de l'histoire en vous prostituant avec ce régime honni ? », ont fulminé les pasteurs en s’adressant à leur collègue pasteur Calixte Fleuridor, membre du HCT.
« Pour préserver l'honneur de l'ensemble des chrétiens et du peuple haïtien, au nom de la COPAH, nous vous adressons respectueusement cette demande de démission du Haut Conseil de Transition. Nous croyons fermement qu'un homme de Dieu doit agir en accord avec les principes éthiques et moraux élevés que notre foi nous enseigne. Un homme de Dieu qui s'associe avec un pouvoir qui ne se soucie du sort de son peuple est tout simplement luciférien », critiquent les membres de la Conférence des pasteurs haïtiens.
Les pasteurs Dorvila Normil (président de la COPAH); Jean Denavard Tranquilus (vice-président); Ismaël Baptiste (secrétaire exécutif); Wesler Azor (secrétaire exécutif adjoint); René Goude (chargé des affaires financières); Wilfrid Petit-Frère (chargé des affaires financières adjoint); Abraham Loreston, Ernst Pierre Vincent et Audin Cadet conseillers spéciaux, signataires de la lettre ouverte, rappellent au pasteur Calixte Fleuridor que « conformément à l'accord du 21 décembre 2022 qui a créé le HCT, une instance extraconstitutionnelle, la mission du gouvernement en place ainsi que le HCT arrive à échéance le 7 février 2024. »
« Nous sommes convaincus que la restauration de la justice, de la paix et de la stabilité en Haïti nécessite des actions courageuses et responsables, nécessitant le dépassement de soi et la renonciation aux intérêts mesquins. Pendant trop longtemps, l'image du secteur protestant a été ternie par des prises de position opportunistes et des pactes souvent jugés diaboliques avec des régimes incompétents, corrompus et sanguinaires. Votre démission du HCT pourra ne pas suffire à effacer tous les péchés de l'organisation que vous présidez, mais constituera un pas dans la bonne direction pour redresser l'image des chrétiens d'Haïti », indique la COPAH au pasteur Fleuridor.
