Le ministère américain des Finances américain a annoncé vendredi la mise en place de sanctions visant directement deux responsables politiques haïtiens, dont le président en exercice du Sénat, accusés d'avoir «contribué activement» au trafic de drogue transitant par l'île caribéenne.
Les sanctions visent Joseph Lambert, actuel président du Sénat, ainsi qu'un de ses prédécesseurs, Youri Latortue, qui a occupé le perchoir en 2017 et est par ailleurs cousin de l'ancien Premier ministre Gérard Latortue. Le gouvernement canadien, pays comptant également une importante communauté haïtienne, a annoncé de son côté se joindre aux sanctions américaines en prenant des mesures similaires.
Les deux hommes sont accusés par l'administration américaine d'avoir «profité de leur position officielle pour opérer un trafic de stupéfiants et collaborer avec des réseaux criminels en vue d'affaiblir l'état de droit en Haïti», a résumé le sous-secrétaire américain au Trésor, en charge du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, cité dans un communiqué.
De son côté, le département d'État a annoncé une interdiction d'entrée sur le territoire américain à l'encontre de Joseph Lambert, accusé de «violations flagrantes des droits de l'Homme» et de corruption, ainsi qu'à l'encontre des membres de sa famille. Joseph Lambert et Gérard Latortue voient l'ensemble de leurs avoirs et propriétés bloqués aux États-Unis ainsi que toute entreprise dont les deux hommes seraient actionnaires majoritaires, directement ou indirectement.
Par ailleurs, toute personne réalisant des transactions commerciales avec les personnes visées pourrait à son tour être ciblée par des sanctions, précise le ministère des Finances américain. Le président en exercice du Sénat et son prédécesseur sont notamment visés pour avoir mis en place un réseau de trafic de cocaïne entre la Colombie et l'île caribéenne et avoir couvert les activités d'autres trafiquants, mais aussi commandité des actions violentes.